Partage des biens de la succession

Le partage est l'acte qui met fin à l'indivision : chaque héritier reçoit sa part d'héritage et en devient propriétaire de façon individuelle. Le partage des biens peut être réglé de manière amiable ou judiciaire (en cas de mésentente entre les héritiers).

A savoir

Les legs ne font pas partie des biens à partager.

Partage amiable

Conditions

Le partage amiable suppose en principe que tous les héritiers soient d'accords pour sortir de l'indivision.

Si un héritier refuse de participer au partage, les autres héritiers peuvent le mettre en demeure, par acte d'huissier, de se faire représenter au partage amiable par la personne de son choix.

Si l'un des héritiers est un enfant mineur ou un majeur protégé ou s'il est présumé absent, le partage amiable est possible mais avec des aménagements.

Le recours à un notaire est obligatoire si la succession comporte un bien immobilier.

Où s'adresser : Notaire

Réalisation

Le partage consiste à attribuer à chaque héritier des biens pour une valeur égale à celle de ses droits dans l'indivision.

Les héritiers composent des lots correspondant aux droits de chacun.

Ils répartissent les lots entre eux d'un commun accord ou par tirage au sort.

Les lots peuvent être de valeur inégale à condition de verser en compensation une somme d'argent (appelée soulte) aux héritiers concernés.

A savoir

le partage amiable peut être total ou partiel. Il est partiel lorsqu'il laisse subsister l'indivision à l'égard de certains biens ou de certaines personnes.

Lors du partage, certains héritiers peuvent demander à se faire attribuer en priorité certains biens du défunt : c'est l'attribution préférentielle.

L'attribution préférentielle peut porter notamment sur le logement, le véhicule et les entreprises (agricoles, commerciales, artisanales, etc.).

Ainsi l'époux(se) survivant(e), ou l'héritier qui habitait dans les lieux à l'époque du décès et qui continue d'y résider, peut demander l'attribution préférentielle du logement et de son mobilier.

Coût 

En cas de partage établi par acte notarié, des frais sont à payer. Les tarifs sont réglementés.

Émoluments proportionnels des notaires en matière de partage de succession depuis mai 2016
Valeur du bienCoût
De 0 € à 6 500 € 4,931 %
De 6 500 € à 17 000 € 2,034 %
De 17 000 € à 60 000 € 1,356 %
Plus de 60 000 € 1,017 %

D'autres frais peuvent s'ajouter (honoraires, débours).

Par ailleurs, un impôt appelé droit de partage est à payer dans certains partages entre cohéritiers.

Un héritier peut-il remettre en cause le partage ? 

Demande d'annulation

Un héritier peut demander au tribunal l'annulation du partage dans les 2 situations suivantes :

  • Son accord lui a été extorqué par violence ou par tromperie. Selon les circonstances, le tribunal peut autoriser un partage complémentaire ou rectificatif.
  • Il a été oublié lors du règlement de la succession. L'héritier concerné peut aussi réclamer au tribunal sa part en nature ou en valeur.

Dans ces 2 situations, le délai pour agir est de 5 ans.

Demande de complément

Un héritier peut aussi demander un complément en nature ou en valeur s'il démontre que le lot qu'il a reçu est inférieur de plus du quart à celui qu'il aurait dû recevoir.

Le délai pour agir est de 2 ans.

Partage judiciaire

Conditions

Lorsque le partage amiable n'est pas possible (par exemple en cas d'opposition d'un des indivisaires), les héritiers peuvent saisir le tribunal du lieu de l'ouverture de la succession.

Réalisation

Le partage consiste à attribuer à chaque héritier des biens pour une valeur égale à celle de ses droits dans l'indivision.

Si la situation est simple, le juge ordonne le partage.

Pour une succession complexe, le tribunal désigne un notaire pour réaliser les opérations de partage et un juge pour surveiller ces opérations.

Si un héritier demande l'attribution préférentielle de certains biens, le juge tranche au cas par cas.

À tout moment, les héritiers peuvent abandonner la procédure judiciaire et poursuivre le partage à l'amiable si les conditions sont réunies.

Coût 

En cas de partage établi par acte notarié, des frais sont à payer. Les tarifs sont réglementés.

Émoluments proportionnels des notaires en matière de partage de succession depuis mai 2016
Valeur du bienCoût
De 0 € à 6 500 € 4,931 %
De 6 500 € à 17 000 € 2,034 %
De 17 000 € à 60 000 € 1,356 %
Plus de 60 000 € 1,017 %

D'autres frais peuvent s'ajouter (honoraires, débours).

Par ailleurs, un impôt appelé droit de partage est à payer dans certains partages entre cohéritiers.

Un héritier peut-il remettre en cause le partage ? 

Demande d'annulation

Un héritier peut demander au tribunal l'annulation du partage dans les 2 situations suivantes :

  • Son accord lui a été extorqué par violence ou par tromperie. Selon les circonstances, le tribunal peut autoriser un partage complémentaire ou rectificatif.
  • Il a été oublié lors du règlement de la succession. L'héritier concerné peut aussi réclamer au tribunal sa part en nature ou en valeur.

Dans ces 2 situations, le délai pour agir est de 5 ans.

Demande de complément

Un héritier peut aussi demander un complément en nature ou en valeur s'il démontre que le lot qu'il a reçu est inférieur de plus du quart à celui qu'il aurait dû recevoir.

Le délai pour agir est de 2 ans.

Où s'adresser : Notaire

Référence : Demande en partage

Code civil : articles 816 à 824

Référence : Parts et lots

Code civil : articles 825 à 830

Référence : Attribution préférentielle

Code civil : articles 831 à 834

Référence : Partage amiable

Code civil : articles 835 à 839

Référence : Partage judiciaire

Code civil : articles 840 à 842

Référence : Actions en nullité du partage

Code civil : articles 887 à 888

Référence : Action en complément de part

Code civil : articles 889 à 892

Référence : Procédure en cas de partage amiable - personne représentant l'héritier

Code de procédure civile : article 1358

Référence : Procédure en cas de partage judiciaire

Code de procédure civile : articles 1359 à 1363

Référence : Procédure en cas de partage judiciaire - succession complexe

Code de procédure civile : articles 1364 à 1376

Référence : Procédure en cas de vente aux enchères (licitation) des biens

Code de procédure civile : articles 1377 à 1378

Définition : Legs

Bien donné par testament à une personne

Définition : Indivisaire

Personne possédant, avec d'autres, les droits de même nature sur la totalité du bien

Définition : Héritier

Personne désignée par la loi ou par un testament pour recueillir la succession d'une personne décédée

Définition : Indivision

Situation dans laquelle deux ou plusieurs personnes sont propriétaires ensemble d'une même chose ou d'un même ensemble de choses (exemples : maison, portefeuille de titres, meubles, bijoux)

Définition : Majeur protégé

Personne placée sous un régime de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice par un juge du fait de son état physique ou mental (maladie, handicap, paralysie, troubles psychiatriques, etc.)

Définition : Attribution préférentielle

Dans un partage de biens (par exemple : suite à une succession ou un divorce), droit donné à une personne de se voir attribuer en priorité un bien (ferme, maison...) par rapport aux autres copartageants (par exemple : les héritiers)

Voir aussi