Copropriété en difficulté : mesures préventives d'un mandataire ad hoc
Copropriétés concernées
Une copropriété est considérée en difficulté si à la clôture des comptes, le taux d'impayé atteint 25 %.
Ce pourcentage est calculé sur la base des sommes exigibles au titre du et des dépenses liées aux :
travaux de conservation et d'entretien de l'immeuble (hors maintenance), travaux portant sur les éléments d'équipement communs (hors maintenance), travaux d'amélioration, études techniques (diagnostics et consultations).
Une copropriété est considérée en difficulté si à la clôture des comptes, le taux d'impayé atteint 15 %.
Ce pourcentage est calculé sur la base des sommes exigibles au titre du et des dépenses liées aux :
travaux de conservation et d'entretien de l'immeuble (hors maintenance), travaux portant sur les éléments d'équipement communs (hors maintenance), travaux d'amélioration, études techniques (diagnostics et consultations).
A savoir
Procédure de recours au mandataire ad hoc
Information du conseil syndical
Si le niveau des impayés atteint 15 % (ou 25 % selon le nombre de lots) des charges exigibles, le doit en informer le par lettre recommandée avec avis de réception.
Cette information doit présenter l'état des impayés avant répartition à la date de la clôture de l'exercice comptable. Elle doit être adressée sans délai à chaque membre du conseil syndical.
Saisine du juge
Le syndic a 1 mois à partir de la clôture des comptes pour faire un recours devant le du lieu de l'immeuble et demander la désignation d'un mandataire ad hoc.
S'il n'agit pas dans ce délai, le tribunal peut être saisi directement par l'une des personnes suivantes :
Copropriétaires représentant ensemble au moins 15 % des voix de la copropriété Créancier dont les factures de travaux, d'eau ou d'énergie, restent impayées depuis au moins 6 mois et après un commandement de payer non respectéPréfet ou Procureur de la République Président de l'établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en matière d'habitat Maire de la commune où est situé l'immeuble
Dans tous les cas, la saisine est accompagnée des pièces susceptibles de justifier la demande (factures impayées, lettres de rappel, mises en demeure, échanges de courriers divers...).
Attention
Désignation du mandataire ad hoc
Le tribunal désigne par ordonnance ou sur requête un mandataire ad hoc dont il détermine les missions et la rémunération.
Le mandataire peut être un administrateur judiciaire, une personne physique (un particulier) ou une .
Le tribunal peut entendre toute personne de son choix (membre du conseil syndical ou non).
Le mandataire ad hoc a les missions générales suivantes :
Analyser la situation financière de la copropriété Vérifier l'état de l'immeuble afin d'assurer la sécurité des copropriétaires et des locataires Mener toute action de médiation et de négociation entre les parties Élaborer des préconisations pour rétablir l'équilibre financier.
Le mandataire peut se faire assister à ses frais, sur autorisation du juge, de tout tiers de son choix pour mener à bien sa mission.
Obligations du syndic
Le syndic est tenu de fournir au mandataire désigné l'ensemble des documents nécessaires à la réalisation de sa mission.
La transmission de ces pièces doit être faite dans les 15 jours suivant la notification de l'ordonnance du juge au syndic.
Rapport du mandataire ad hoc
Contenu du rapport
Le rapport du mandataire comporte les éléments suivants :
État de lieux de l'organisation juridique et foncière de la copropriété Situation technique de l'immeuble (analyse des charges courantes, travaux et opérations exceptionnels et diagnostics) Analyse du fonctionnement des instances de la copropriété, de l'ensemble des comptes (impayés, dettes et créances non recouvrées...), contentieux en cours et contrats souscrits Préconisations, calendrier des actions à mettre en œuvre par ordre de priorité et estimation sommaire des dépenses et recettes envisagées dans le cadre de ces actions
Consultation du rapport
Ces observations et recommandations doivent être présentées dans un rapport remis au tribunal dans un délai de 3 mois renouvelables une fois.
Ce rapport doit ensuite être transmis par le greffe du tribunal :
au syndic de copropriété, au conseil syndical, et au maire de la commune de l'immeuble concerné ou au préfet.
Les copropriétaires doivent pouvoir consulter le rapport.
Le syndic doit les en informer individuellement :
par lettre recommandée avec avis de réception, par remise contre émargement, ou par voie électronique après accord du copropriétaire préalablement informé de cette possibilité.
Une copie du rapport peut être remise à tout copropriétaire qui en fait la demande, et à ses frais.
Les projets de résolutions nécessaires à la mise en œuvre du rapport doivent être débattus en qui doit se tenir :
dans les 6 mois suivant la remise du rapport si aucune mesure d'urgence n'est préconisée, ou dans les 3 mois suivant la remise du rapport si des mesures d'urgence sont prévues.
Le syndic est tenu de convoquer une assemblée générale spéciale si aucune assemblée n'est déjà prévue dans le délai imparti.
Si une assemblée générale est déjà prévue, le syndic y inscrit obligatoirement à l'ordre du jour les projets de résolution nécessaires à la mise en œuvre du rapport.
Le procès-verbal de l'assemblée générale qui s'est tenue doit ensuite être notifié par le syndic dans les 6 mois suivants la remise du rapport :
aux auteurs de la saisine, au juge, et au mandataire ad hoc.